je suis un Maasaï

XAVIER PÉRON : L’ENGAGEMENT D’UNE VIE

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« Les Maasaï me parlent depuis l’enfance, bien que je sois né dans une famille bretonne sans aucune attache particulière avec l’Afrique de l’Est. Enfant, je ne lisais que les récits des explorateurs et des grands reporters-écrivains voyageurs ayant été en relation avec eux: Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Karen Blixen, etc. Adulte, j’ai étudié dans le seul but d’aller partager leur Vie. Ce que je fis la première fois, lorsque je passais vingt-huit mois avec eux, dans le cadre de mon doctorat d’anthropologie politique. Plus tard, je ne dévierai pas de mon chemin de Vérité, je n’hésiterai pas à démissionner, après seulement quatre années d’enseignement-recherche à la Sorbonne et à l’Ile de la Réunion, de toutes mes fonctions universitaires. Car, une petite voix au fond de moi me disait que l’essentiel pour moi, ma mission, était, sans entrave et en toute liberté, de transmettre au monde leur humanisme spirituel, si précieux pour sauver notre Planète du naufrage. Un humanisme fondé sur l’amour de la nature et de la divinité en chacun de nous.

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Pour les Maasaï, comme pour moi, profondément ancré depuis ma naissance, nous sommes de bref passage sur cette Terre, et par conséquent la terre ne peut être possédée de façon permanente et encore moins subdivisée ni vendue. La terre ne nous appartient pas, elle est à Dieu, et nous ne sommes Ici que par Sa seule Grâce ! D’où le rôle vital de la prière, pratique courante et quotidienne pour tous, dans des lieux aussi sacrés que les arbres et les montagnes qui sont les récepteurs privilégiés des messages divins. Les Maasaï m’ont appris cela

Ils m’ont surtout appris, au-delà de l’observation du mouvement des nuages et de l’éclosion des plantes si précieuses, à observer scrupuleusement la seule loi possible, sans quoi nous gaspillons en vain notre énergie en tout sens, selon laquelle nous devons rechercher le point central qui est en chacun de nous, ce pour quoi nous sommes venus au monde..

Mieux, ils m’ont appris, pour venir à bout de la dualité qui colle à la peau de l’homme moderne livré à lui-même, à tout simplement opérer comme dans la Vie, par paires, des mouvements de navette entre deux points, deux éléments, deux êtres ou deux états, qui s’alternent, s’opposent mais en fait dépendent les uns des autres.

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Centré, unifié, quoi d’autre ? L’Autre. Reste alors le plus important, le don de soi. Car, comme le répètent les Maasaï, la Vie est davantage tournée vers les autres que vers soi, et la vraie spiritualité n’amène pas à parler de soi mais bien de la Vie. Ce qu’il faut appliquer, disent-ils, c’est le don de soi, et participer à cet échange permanent entre toutes choses nous libère peu à peu de nos problèmes inventés par le mental. Bref, les Maasaï sont au coeur même du grand courant actuel de transformation. Dans la Joie, je m’en fais le porte-parole, par la parole, l’écrit sous toutes ses formes, et les images, photographies et cinéma. »